Liberté, ô liberté chérie : choisissez votre maternité

En CM2, j'avais appris le poème de Paul Eluard : "J'écris ton nom". Je l'avais illustré avec une tâche rouge et une plume, la tâche devant représenter du sang (illustration qui m'avait d'ailleurs valu un 10...).

J'y repense aujourd'hui quand j'écoute les jeunes femmes enceintes de mon entourage dire où elles accouchent. Ma question semble souvent étrange : où as-tu choisi d'accoucher. La ville de province où je suis exilée dispose de 2 maternités : quelle chance... (commandement n°11 : tu ne feras de mauvais esprit!). Aucune des deux ne répondait à mes critères. J'ai donc CHOISI d'accoucher à 1 heure de route de chez moi, à la maternité de Lons le Saunier, labellisée HAB (Hôpital Ami des Bébés).

J'ai mis CHOISI en majuscules parce que oui, c'est bien un choix, conscient et pris en connaissance des risques mais aussi ou plutôt surtout des chances dont je bénéficierais.

J'ai l'impression qu'à part à Paris (d'où je viens, notez...), les femmes accouchent dans la maternité à côté de chez elle sans se poser la question de ce qui leur convient. Ce n'est pas faute d'être informées de la possibilité de choix par les magazines de parents : c'est un article "marronnier", qui revient tous les ans quasiment à la même période : "Comment bien choisir sa maternité?"

Mais, bon sang, pourquoi les femmes se résignent-elles à accoucher en position gynécologique, ayant été déclenchées, par un obstétricien-qui-veut-garder-ses-week-end-et-ses-vacances-tranquilles? Non mais sans déconner (excusez-moi, je m'emporte...), nous avons un système de santé qui nous autorise à choisir l'endroit et les personnes dont nous avons besoin pour notre santé, pourquoi donc, sacré bon sang de bonsoir, en province on fait figure de "rebelle, farfelue, dingue" quand on utilise cette opportunité?

Et après j'entends : "ha ben non, je n'allaite pas parce que personne ne m'a montré", "je n'ai pas pu allaiter parce que j'ai accouché par césarienne", et j'en passe... Quand on sait ce qu'on veut, on se RENSEIGNE (non, je n'ai pas "bécasse", non non, je ne l'ai pas dit...). A l'ère d'Internénette, des forums (souvent à la noix je vous l'accorde), de la surmédiatisation, comment est-il encore possible que certains hôpitaux et cliniques aient encore un service de maternité? Sans rire, quand de petites maternités, proches de la population doivent fermer leurs portes pour de vicieuses raisons budgétaires, on entend des femmes dire ça... moi ça me rend folle!

Désertez donc les usines à Bébé en Conserve (livre pour enfants drôlissime que j'ai lu, petite), où vous n'êtes rien de plus qu'un numéro de dossier (j'ai testé pendant ma dernière grossesse et je peux vous garantie que jamais, au grand jamais je ne remettrai les pieds dans ce service), où l'on vous traite à peine mieux qu'une vache arrivée à l'abattoir (3 heures d'attente pour une amniocenthèse, sans verre d'eau, sans sucre... malaise vous avez dit? comme c'est étrange!).

CHOISISSEZ la maternité où l'on vous prodiguera les soins que VOUS souhaitez recevoir, où l'on vous traitera avec douceur parce que vous êtes une autre "eux-mêmes" et qu'en plus vous êtes enceinte donc précieuse, où l'on ne vous imposera pas une position, une épisiotomie, une césarienne, une date d'accouchement, une dose de "synto" pour le confort de l'équipe, où l'on sera doux avec votre enfant, né ET à naître.

Décidez de rester LIBRE et de pouvoir CHOISIR